Grandir avec Confucius
De l’élève sans maître au premier des professeurs
Confucius ouvre son école (-521)
C’est en -521 avant notre ère, alors qu’il a trente ans, que Confucius ouvre son école, première école privée du monde.
« J’offre mon enseignement à quiconque me rémunère,
ne fut-ce que de quelques lamelles de viande séchée ».*
Le propos semble aujourd’hui anodin, voire trivial, mais à l’époque où il est prononcé, il est difficile d’imaginer proposition plus révolutionnaire. Dans un système féodal, seuls les fils de nobles ont droit à l’instruction.
En proposant son enseignement contre rémunération, Confucius brise un tabou et proclame un point de vue novateur : la seule noblesse qui vaut est celle du coeur, pas celle du sang.
* Entretiens 7/7
Depuis lors, la viande séchée, une réussite de la cuisine chinoise, est restée le cadeau idéal à faire à un professeur.
Si la noblesse du sang se reçoit, la noblesse du coeur s’acquiert
La noblesse, ce n’est pas un titre mais une perspective ouverte à quiconque se sent poussé par le souci de s’améliorer sans cesse.
Ce que Confucius nomme « étudier » n’a rien à voir avec le savoir livresque.
« Qui mange avec mesure (sans se goinfrer) et ne vit pas uniquement pour le confort ou l’apparat, agit avec zèle et se montre prudent en paroles; qui cultive la droiture et fréquente ceux qui sont dans la bonne voie afin de rectifier la sienne, celui-là, on peut vraiment dire qu’il aime l’étude« *
* Entretiens 1/14
L’ouverture de l’école de Confucius était totale :
« En fait d’enseignement, je ne prône aucune discrimination »*
* Entretiens 15/39
La grande variété de ses disciples en témoigne.
Certains étaient très riches (Zigong), d’autres très pauvres (Yan Hui); certains étaient des intellectuels (Ziyou); certains des bagarreurs (Zilu), certains étaient de haut lignage (Zhihua), d’autres des fils de paysans (Zhonggong).
Il a même un jour morigéné ses proches disciples qui avaient barré l’accès à son enseignement à un jeune gamin natif du bourg de Huxiang qui avait la réputation d’être un repère de grigands:
« Laissez-le venir, ne le repoussez pas. Pourquoi tant de sévérité? Ce garçon s’est lavé les mains avant de venir, considérons seulement cela et ne tenons pas compte du reste »*
* Entretiens 7/29
Dans son école, seule compte l’ardeur.
« Je n’éclaire que les enthousiastes, je n’ouvre ma porte qu’à ceux qui trépignent d’apprendre. Je ne guide que ceux qui brûlent de s’exprimer et ne m’engage qu’auprès de ceux qui ont des choses à dire. Mais si après que j’ai soulevé un angle de la question, l’élève n’est pas capable d’en déduire les trois autres, je ne lui répète pas la lecon »*
* Entretiens 7/8
Posant l’exigence morale au premier rang, Confucius va faire éclore une nouvelle classe sociale qui longtemps n’existera nulle part ailleurs qu’en Chine, un groupe aussi qualifié du point de vue moral que professionnel : la classe des « lettrés » qui administrera la Chine durant toute la durée de l’empire, même aux périodes cruciales de désunion politique.
Profondément moderne, la pensée de Confucius nous invite à éprouver la joie à travers un processus de constante amélioration personnelle.
Cet ouvrage commence par situer Confucius dans l’histoire de la Chine. Il décrit ensuite l’évolution et la postérité de sa pensée. Enfin, il présente l’enseignement de Confucius sur les questions politiques, sociales et personnelles.
Un cahier de 16 cartes détachables en fin d’ouvrage est consacré aux disciples de Confucius.
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